Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
244. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1647 November 8
Paris 1647 November 8
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 427–434 = Druckvorlage; AE , CP All. 103 fol. 105–111’;
Ass.Nat. 273 fol. 524–532. Konzept: AE , CP All. 86 fol. 103–111.
Ausarbeitung eines Manifests zur Demonstration des französischen Friedenswillens und der
fehlenden spanischen Friedensbereitschaft erwünscht.
Befestigung und Bedeutung Kortrijks; Zustimmung zu einem Tausch gegen Aire und Saint-
Omer. Avesnes.
Lob d’Herbignys. Kurbayerische Angelegenheiten; Lauingen; Herzog Albrecht; Kütner; Of-
ferten Mercys. Belagerung Memmingens. Operationen Turennes: Bruch mit Kurbayern mög-
lichst zu vermeiden; Nachrichten über den Inhalt des kaiserlich-kurbayerischen Rekonjunk-
tionsrezesses . Befehl an Turenne, sich nach den Weisungen der Gesandten zu richten. Im
Falle eines Bruchs mit Kurbayern Veröffentlichung eines Manifests zur Rechtfertigung der
französischen Entscheidung. Hoffnung auf Vermeiden des Bruchs mit Kurbayern und auf
den Friedenswillen des Kurfürsten.
Französisch-spanische Verhandlungen: Umfang der Abtretung der französischen Eroberun-
gen in Katalonien und Flandern durch Spanien; Befestigungen in Katalonien während eines
Waffenstillstands; Restitution italienischer Plätze.
Meierei von ’s-Hertogenbosch. Chigi. Spanische Angebote an Herzog Karl von Lothringen.
Militaria. Verhalten der niederländischen Gesandten in Den Haag; deren prospanische Hal-
tung . Schiedsspruch Wilhelms II. von Oranien in den ungeklärten Fragen der französisch-
spanischen Verhandlungen erwogen; dessen Haltung gegenüber Frankreich. Erklärung in
Den Haag für den Fall des niederländisch-spanischen Vertragsabschlusses.
Lage in Neapel; Proteste der Mediatoren im Falle eines Eingreifens der französischen Flotte
vermutet; Hoffnung auf spanischen Friedenswillen im Falle eines für Spanien negativen Ver-
laufs der Unruhen in Neapel.
Sa Majesté ne pouvoit recevoir de consolation plus efficace dans le des-
plaisir qu’elle a de voir esloigner de plus en plus par la dureté et les
artifices de ses ennemis la paix dont la chrestienté a tant de besoin, que
par l’asseurance que Messieurs les Plénipotentiaires luy donnent en leur
despêche du 28 e du passé qu’il n’y a plus aucun ministre ny député de
prince dans l’assemblée qui ne soit persuadé que la France la désire sin-
cèrement , et qui ne conoisse que les Espagnolz reculent. C’est tout ce
que nous sçaurions souhaitter au défaut d’un si grand bien, de faire
voir au moins évidemment au monde que nos parties seules le retardent
et qu’on ne sçauroit nous en imputer le moindre blasme. Cependant il
sera bien à propos pour tout ce qui peut arriver que Messieurs les Pléni-
potentiaires commancent à préparer un manifeste qui puisse esclaircir un
chacun de la manière dont toutes choses se sont passées, ce que cette
couronne a fait de son costé pour avoir la paix, et quels ressortz au con-
traire les ennemis ont fait jouer pour mettre tout dans une plus grande
confusion.
Einzelheiten zur Befestigung und militärischen Lage Kortrijks.
Enfin on n’oublie aucun soin et diligence ny on n’espargne aucune des-
pense pour cette place considérant que cella est nécessaire la guerre aiant
à continuer, et que la paix se faisant s’il est convenu de l’eschanger, plus elle
sera en meilleur estat et plus la récompense que nous en tirerons sera haute.
On a jugé à propos d’informer Messieurs les Plénipotentiaires de tout ce
que dessus affin qu’ilz puissent s’en prévaloir s’il arrive occasion de parler
dudit eschange. On sçait bien que dans une esgale situation il y auroit
différence entre les places de Saint-Omer et Aire et celle de Courtray,
mais il est certain que celle-cy importe beaucoup plus à nos parties que
ne sçauroient faire à nous les deux autres qui ne nous donnent aucun pas-
sage que nous n’aions desjà ailleurs.
Les effortz extraordinaires que les Espagnolz font pour la recouvrer font
assés connoistre à quel point ils l’estiment. On nous asseure que les mem-
bres de Flandres ont offert à l’Archiduc de contribuer volontiers deux
millions de livres, le pain pour l’armée et diverses autres commodités,
pourveu qu’il voulust l’assiéger, et à la vérité avec um peu de temps nous
la pouvons rendre aussy bonne que Cambray , et quand mesme la paix se
feroit, nous demeurant avec ses dépendances comme nous le prétendons
avec raison et avec l’exemple de ce qui se fait présentement avec les Ho-
landois , il est certain et Messieurs les Plénipotentiaires peuvent le voir
dans la carte qu’il y a plusieurs souverains qui sont fort considérés dont
l’Estat n’est pas si joli ny de l’estendue qu’est ceste chastellenie, et d’ aill-
eurs une place de cette qualité, se trouvant si enclavée dans la Flandres, et
au milieu quasy de toutes leurs grandes villes, ne seroit pas seulement
comme une tache dans l’œil de nos ennemis, mais cella pourroit aussy
beaucoup servir à les mettre en considération de ne pas rompre légère-
ment le traitté par la crainte des maux que cette place nous donneroit
moien de leur faire.
Avec tout cella on persiste à ce qui a esté mandé, que si les Espagnolz
consentent à nous laisser Aire et Saint-Omer en eschange de Courtray,
que Messieurs les Plénipotentiaires peuvent y donner les mains et mesme
leur abandonner quelque chose de plus pour avoir toute la comté d’ Ar-
tois , si lesditz Sieurs Plénipotentiaires le jugent raisonnable et à propos.
Nous avons en ces quartiers-là Esterre
tres bourgs qui en deppendent et Saint-Venant
relascher quoyqu’il soit de ladite comté d’Artois. Comme elle a desjà
souvent changé de limites selon l’événement des guerres qui ont esté entre
la France et les princes qui possédoient les Païs-Bas, les Espagnolz ne
doivent pas tant considérer l’estat présent où sont tous ces postes, comme
celuy où nous pouvons les mettre facilement nous demeurant par la paix,
et que de Saint-Venant ou mesme d’Esterre nous en pouvons faire des
places extrêmement considérables, puisqu’elles nous donnent le passage
de la Lys aussy bien que Courtray et unit [!] nos conquestes de deçà à
celles de la mer.
On pourra aussy fortifier quelques postes durant cet hiver, les ordres en
aiant esté donnés il y a longtemps à monsieur le mareschal de Ransau, et
on pourroit après les joindre à Courtray et aux autres nommés cy-dessus,
pour faciliter davantage l’eschange. Et si Messieurs les Plénipotentiaires
croient qu’on doive faire quelque chose de plus, ils en donneront avis à
Sa Majesté laquelle ne veut rien obmettre de possible pour avancer la paix,
surtout si elle connoist que les Espagnolz y marchent de bon pied.
Pour Avennes que Messieurs les Plénipotentiaires ont creu estre de la
comté d’Artois, ce n’est qu’un village nommé Avennes-le-Comte qui est
entre Dourleans et Arras
naut plus avant mesme que Douay .
Sa Majesté a veu avec plaisir la relation du sieur d’Erbigni des observa-
tions qu’il a faites en la cour de monsieur de Bavières dans le temps qu’il y
a esté, et a loué ses soins et sa conduitte qui a esté très prudente et judi-
cieuse .
On escrira à monsieur de Turenne de fortifier le plus qu’il pourra la gar-
nison de Lawingen, c’estoit desjà sa pensée tant pour l’importance du
poste, qui donne le passage du Danube, que parce qu’il courroit risque le
premier si monsieur de Bavières rompoit contre nous.
Pour ce qui regarde les propositions du duc d’Albert Leurs Majestés les
ont fort goustées et on[t] esté bien aises de voir ce prince-là dans de si
bons sentimens pour cette couronne et pour sa maison, ne pouvant estre
qu’avantageux quelque train que les affaires prennent de rupture ou d’ ac-
commodement d’estre asseurés de son amitié pour s’en prévaloir après la
mort du duc son frère, puisque l’on voit que le comte Kurtz a disposé les
choses en sorte que l’Empereur et l’électrice auront sans cella une autho-
rité entière dans la Bavières. Il y a encores du loisir à examiner meurement
cette affaire. Cependant il importe de faire parvenir par quelque moien
aux oreilles dudit duc Albert que l’on correspond icy à son affection au-
tant qu’il le peut désirer et qu’il peut faire estat certain de la protection et
de l’appui de cette couronne dans le temps qu’il en aura besoin.
Si les ministres de Suède approuvoient que ledit sieur d’Herbigny retour-
na 〈st〉 faire un tour à Munich pour le sujet qui a esté mandé dans le
mémoire du 25 e du passé , ce seroit une bonne occasion pour faire enten-
dre ce que dessus audit duc Albert, sinon Messieurs les Plénipotentiaires
chercheront quelqu’autre voie bien seure.
Zu den Ausführungen d’Herbignys über seine Unterredung mit Kütner
und einen möglichen Übertritt Mercys
über dessen Angebot von Truppenaushebungen. Nachricht über die Auf-
hebung der Belagerung Memmingens, mais si cella n’est pas, on juge qu’il
se pourroit faire que les ministres de Suède désirassent de nous que mon-
sieur de Turenne en allast tenter le secours. En ce cas après que Messieurs
les Plénipotentiaires leur auront représenté les considérations portées en
ladite despêche du 25 e touchant la rupture présente avec monsieur de Ba-
vières , si nonobstant cella ils persistent à le demander, ledit sieur mares-
chal exécutera tout ce que lesditz Sieurs Plénipotentiaires luy feront sça-
voir qui a esté résolu.
Peut-estre mesme qu’il y auroit moien de faire l’effect sans en venir à une
rupture puisqu’Ekenfort estant audit siège avec des troupes de l’ Empe-
reur , nous pourrions dire que l’on est allé combattre contre ledit Eken-
fort , et si monsieur de Bavières croit comme il y a apparence qu’il luy est
avantageux de ne pas rompre contre cette couronne, il luy suffiroit
d’avoir un prétexte pour s’en empescher.
On pourroit aussy pratiquer le mesme expédient en cas qu’il soit jugé
nécessaire que monsieur le mareschal de Turenne se joigne au mareschal
Wrangel pour le secourir maintenant qu’il s’est approché davantage de
deçà, et qu’on apprend que les armes de l’Empereur et
marchent contre luy, car on pourroit dire que nous n’allons que contre les
premières, et à l’esgard dudit duc on a veu souvent combatre ensemble
des troupes auxiliaires sans que les princes à qui elles appartenoient rom-
pissent entre eux pour cella.
Il est vray que les derniers avis de Francfort portent que dans le traitté
que
contre la France en trois cas, si elle l’attaque, si elle entreprend sur ses
quartiers, et si elle assiste les Suédois, mais on ne sçait pas quelle foy on
doit adjouster à cet avis.
Enfin il n’y aura point à marchander ny rien à mesnager si les ministres de
Suède après avoir ouï nos raisons, qui ne les regardent pas moins que
nous-mesmes, désirent nostre rupture dès à présent avec ce prince, et
monsieur de Turenne a ordre de Sa Majesté d’exécuter punctuellement
tout ce qui luy sera escrit par Messieurs les Plénipotentiaires.
Ilz se souviendront seulement en cas qu’on prenne la résolution de rom-
pre de dresser avec soin un petit manifeste que l’on puisse mettre au jour
en mesme temps, des raisons qui nous y ont obligé, qui semblent se ré-
duire à deux principales, le désir de la paix et la fidélité de cette couronne
en l’observation de ses alliances. Il faudra y éviter les paroles piquantes,
nostre but devant estre de nous justifier et non pas d’irriter ce prince, de
qui nous pouvons tirer beaucoup d’avantage mesme estant en rupture, et
tesmoigner aussy que nous n’avons différé quelque temps cette résolution
que pour voir si la paix se pourroit conclure dans cet intervalle.
Ilz avertiront aussy ledit sieur mareschal d’envoier un trompette audit
sieur duc pour luy en faire la dénontiation, ainsy qu’il en a esté usé envers
le général Wrangel quand il a rompu la suspension.
On espère tousjours néantmoins qu’on ne sera pas forcé d’en venir à ces
extrémités, mais que la vigoureuse résistance de ceux de Memingen, la
seureté où est maintenant l’armée de Suède, et le moien qu’elle a de se
joindre avec tous les alliés, et d’appeler à soy le corps de Königsmarck
sans qu’on puisse l’empescher, obligeront monsieur de Bavières à redou-
bler en sorte ses effortz pour la conclusion de la paix de l’Empire qu’on
verra terminer ce grand oeuvre dans le temps qu’il y avoit plus d’ appa-
rence que tout se deust rebrouiller.
On estime icy qu’il est juste que l’on observe en Catalogne la mesme
maxime que nous voulons establir en Flandre pour nos conquestes, que
toutes les deppendances demeurent à celuy qui possédera les places, si ce
n’est que ce soient des lieux fortifiés, et où il y ait garnison du parti con-
traire , auquel cas le poste fortifié quoyque dépendant d’une plus grande
ville en terminera les confins, sans qu’elle puisse les estendre au-derrière,
puisqu’autrement le moindre poste se trouveroit comme blocqué.
Par exemple quoyque Menene fust des deppendances de Courtray, nous
ne prétendrons point l’avoir ny mesme rien de son territoire qui est au-
deçà tirant vers Armentières, et si les ennemis fortifient maintenant le
poste d’Arlebek , comme le bruit en est grand, nous ne prétendrons rien
de ce qui est depuis Arlebek jusques à Gand quoyqu’il se trouvast estre
des dépendances de Courtray.
Par la mesme raison aiant fortifié des postes vis-à-vis de Tarragone et de
Lérida, nous prétendons qu’ils bornent les confins de ces deux places, en
sorte qu’elles ne puissent rien demander à ce qui est au-deçà ou dans la
plaine de Tarragonne ou dans celle d’Urgel
esté jusques icy dépendant de ces deux villes.
On s’informera bien particulièrement de l’estat de ces affaires de Catalo-
gne et des fortifications à l’arrivée de Monsieur le Prince, et on escrit au
sieur de Marca
Gemeint sind wahrscheinlich die in nr. 243 angekündigten Schreiben Le Telliers und
Briennes an Marca (s. [ nr. 243 Anm. 5 ] und 6).
ment qu’il n’en donna il y a un an
Vgl. [ nr. 224 Anm. 6 ] .
Quant à la faculté de pouvoir fortifier en Catalogne durant la trêve où
Messieurs les Plénipotentiaires croient qu’il se rencontrera tant de diffi-
cultés , les Holandois et les Médiateurs nous donnent le tort en cette pré-
tention . Ilz sçavent que Sa Majesté leur a donné pouvoir de s’en relascher,
leur recommandant seulement de le faire par degrés affin d’essaier d’en
profiter en quelque autre point.
On suppose tousjours que ces difficultés ny ce relaschement ne regarde
que les fortifications que l’on pourroit commencer après l’eschange des
ratifications, car de pouvoir achever et perfectionner celles qui sont com-
mencées , quand l’ambassadeur de Venise en a parlé icy, il n’a pas tesmoi-
gné que les Espagnolz y trouvassent rien à redire.
Sa Majesté approuve la déclaration que Messieurs les Plénipotentiaires
ont trouvé bon de faire pour les raisons qu’ils marquent que la ligue d’ Ita-
lie ne s’achevant pas dans un an après la conclusion du traitté, la France
consentiroit que les places fussent néantmoins rendues aux princes à qui
elles appartenoient.
On a seulement quelque peine de voir qu’il faille que nous donnions des
ostages pour une restitution que nous aurions faite il y a longtemps de
nostre bon gré si on eût peu reprendre sur les Espagnolz les places qu’ilz
possèdent, ou que l’on eust peu s’asseurer que monsieur de Savoie et
monsieur de Mantoue eussent peu les conserver contre leurs entreprises.
On voit bien néantmoins qu’il eust esté malaisé de trouver à l’esgard des
Espagnolz un autre expédient qui les pust satisfaire et les obliger à rendre
Verceil sans avoir des seuretés pour la remise des places que nous tenons
qui fussent les mesmes que celles qu’ilz nous auroient baillées, et d’ aill-
eurs bien que les places ne leur appartiennent pas en propre, ils ne lais-
sent pas d’avoir quasy autant d’intérest que les princes mesmes à qui elles
sont d’en voir dehors les armes de France, et ainsy le monde verra bien
que les ostages que nous aurons donnés ne sont qu’à leur esgard, et non
pas pour l’asseurance desditz princes qui nous en ont remis la pluspart
volontairement.
On a avis de bon lieu que si les équivoques ne suffisent pas pour ajuster
entre l’Espagne et Messieurs les Estatz le point de la mairie de Bos-le-Duc
suivant ce que Messieurs les Plénipiotentiaires auront veu dans la précé-
dente despêche , les Espagnolz donneront pleine satisfaction là-dessus
ausditz Sieurs Estatz, et en telz termes qu’ils désireront, l’intérest de la
religion ny l’abandonnement de cent mil âmes catholiques ne les touchant
point à l’esgard du moindre intérest politique. Ilz ne pourront pas dire
maintenant que c’est la France qui les y contraint, voiant bien que s’ils
eussent voulu arrester les conditions de nostre traitté avant celuy de Ho-
lande , Messieurs les Estatz n’auroient pas seulement songé à mettre en jeu
cette prétention, mais la passion prédominante de nos ennemis n’est pas le
bien de la chrestienté, ny de la propagation de la foy; c’est la haine et
l’animosité contre cette couronne, quoyque dans tous les succès qu’elle a
euz en cette guerre elle n’ait repris qu’une partie de ce qu’ilz luy avoient
enlevé en d’autres rencontres par la force ou par artifice, mais par quelque
moien qu’ils croient pouvoir se vanger de leurs pertes, il n’y a chose sa-
crée qui ne se foule aux piedz, intérest de la religion que l’on ne sacrifie, et
impiété que l’on ne songe à commettre et que l’on ne tienne licite, juste et
méritoire. On ne sçait pas comme le nunce Chigi accommodera cette der-
nière action avec la peur qu’il a de choquer nos parties, et s’il rencontrera
encores quelque moien de nous en imputer la cause et de les en deschar-
ger . A la vérité on trouveroit sa conduite moins estrange si on voioit ses
affections um peu mieux reconnues, mais on apprend de bonne part
qu’avec toutes les flateries qu’il a faites au Pape et aux Espagnolz aussy
souvent que l’occasion s’en est offerte ses affaires sont en très mauvais
estat à Rome.
On mande de Flandre que l’on y offre de grans partis au duc Charles pour
l’y faire demeurer. Il seroit malaisé de juger avec fondement quelle réso-
lution il prendra, puisque luy-mesme ne sçait pas si le soir il sera de
mesme avis qu’il estoit le matin.
Von Erzherzog Leopold Wilhelm geplante Truppenaushebungen; er ver-
liert mit Castel Rodrigo einen sehr fähigen Minister und mit Caracena
und Piccolomini zwei gute Offiziere. Der aus Spanien nach Flandern ent-
sandte Fuensaldaña
Alonso Pérez de Vivero y Menchaca (gest. 1661), 3. conde de Fuensaldaña, 7. vizconde de
Altamira, gentilhombre de cámara des Kardinal-Infanten Ferdinand, hoher Offizier der
span. Armee in den Span. Ndl.n, 1656–1660 Gouverneur von Mailand, consejero de
Estado, embajador extraordinario in Frk. ( Barrios , 380).
Après avoir escrit jusques icy, on a veu les lettres du sieur de La Thuill-
erie
Vgl. La Thuillerie an [Brienne], Den Haag 1647 Oktober 28 (Ausf.: AE , CP Holl. 38 fol.
139–140’; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 144’: 1647 November 6; Duplikat [für Maza-
rin ]: AE , CP Holl. 45 fol. 436–437’; Teildruck: Groen van Prinsterer , 246), und La
Thuillerie an [Mazarin], Den Haag 1647 Oktober 28 (Ausf.: AE , CP Holl. 45 fol. 429–
435; Teildruck: Groen van Prinsterer , 245f). – Vgl. ferner Anm. 22 sowie die Resolu-
tion der Gst., Den Haag 1647 Oktober 23 (Kopien (frz.): AE , CP Holl. 38 fol. 145–146;
AE , CP Holl. 45 fol. 421–421’. Druck (it. ÜS): Siri X, 1557f).
Messieurs les Estatz qui estoient arrivés à La Haie eussent receu quelque
réprimande d’avoir quitté l’assemblée contre ce qui leur estoit expressé-
ment deffendu par leurs instructions, qu’ils avoient esté pleinement
remerciés du soin qu’ils avoient eu du bien public et de la peine qu’ils
avoient voulu prendre eux-mesme[s] de venir rendre raison de ce qu’ils
avoient fait.
Que Messieurs les Estatz n’ont fait aucune difficulté d’approuver tout ce
que leurs députés avoient ajusté à Munster sur le point de la mairie de
Bos-le-Duc.
Gemeint ist die Relation Pauws und Knuyts an die Gst., Den Haag 1647 Oktober 21
(Auszugskopien (frz.): AE , CP Holl. 38 fol. 147–149’; AE , CP Holl. 45 fol. 412–413’;
(mit Abweichungen) ebd. fol. 408–411; Druck: Aitzema , Vreede-Handeling, 393–398
(ndl.); Aitzema , Vreede-Handeling (1653), 235f (ndl.); (lat. ÜS) Aitzema , Historia Pacis,
585ff; (it. ÜS) Siri X, [1525]–1528).
voit clairement qu’ils favorisent les Espagnols et les font passer pour gens
sincères et désirans la paix.
Qu’il est bien à craindre que quand lesditz députés seront de retour à
Munster voians toutes leurs affaires conclues et peu d’espérance que les
nostres le puissent estre de longtemps, la passion démesurée qu’ils ont de
la paix ne les porte à passer outre à signer leur traitté, et à
se soucier beaucoup du nostre, puisqu’ils font desjà instance à leurs supé-
rieurs pour faire dresser le projet des ratifications que le roy d’Espagne et
l’Estat devra fournir.
Il ajouste que l’avis de tous nos amis est que l’unique moien pour arrester
ce torrent seroit de remettre non au jugement de Messieurs les Estatz,
mais à celuy de monsieur le prince d’Orange avec quelques autres d’entre
eux qu’il prendroit pour luy aider, ce qui resteroit indécis.
On en a desjà escrit à Messieurs les Plénipotentiaires et on inclineroit
icy à cet expédient, pourveu que l’on ne mette pas en doute ce qui nous
a esté accordé ou par escrit ou de vive voix par les ministres de Holande,
de la part de ceux d’Espagne et notamment le point des conquestes et
celuy du duc Charles, sur lequel on nous a souvent fait dire dans le temps
que nous n’avions rien offert pour luy, et qu’ils n’espéroient rien, que ses
intérestz ne retarderoient pas un moment la conclusion de la paix. On
considère en cella que ou les Espagnolz ne consentiroient pas à cette ré-
mission , et nous aurions beaucoup gaigné dans le public et près de Mes-
sieurs les Estatz, et peut-estre les porterions-nous après cella à une partie
de ce que nous pouvons désirer, ou les ennemis acquiesçans à cet arbitra-
ge , nous serions asseurés d’avoir la paix, et une paix tousjours bien glo-
rieuse et avantageuse, quand mesme on ne nous donneroit pas entière sa-
tisfaction sur divers pointz que nous contestons, et d’ailleurs ledit sieur de
La Thuillerie qui voit les choses de plus près asseure que monsieur le
prince d’Orange n’est point si bien avec sa mère que l’on avoit creu, et
qu’il oseroit quasy respondre qu’il est parfaitement bien disposé pour
tous les avantages de cette couronne, de sorte que s’il ne nous faisoit point
de faveur, au moins pourroit-on se promettre de n’en recevoir point d’ in-
justice .
Il y a d’autres personnes affectionnées qui croient que l’on auroit plus de
raison des Holandois parlant hautement et leur faisant connoistre que l’on
ne se met point en peine de toutes les résolutions qu’ilz peuvent faire, et
qu’ils seront les premiers à s’en repentir, se fondant sur l’humeur du païs
qui est de refuser tout ce qu’on désire et de courir après ce qu’on fait
dificulté de donner.
On avoit eu icy la mesme pensée et résolu avant que de recevoir les lettres
dudit sieur de La Thuillerie de mettre en considération à Messieurs les
Plénipotentiaires si quand ils verront ne pouvoir empescher la conclusion
entière du traitté de Holande, ils jugeroient à propos de déclarer haute-
ment que l’on ne s’en soucie point et que nous nous tenons desjà pour
vangés par l’action mesme que commettent Messieurs les Estatz, tout le
monde voiant de quelle façon ilz abandonnent cette couronne, à qui ilz
ont obligation non seulement de leur liberté, mais de leur souveraineté et
de tout ce qu’ilz possèdent de gloire et de grandeur.
Sa Majesté désire que Messieurs les Plénipotentiaires après avoir examiné
meurement la matière sur laquelle on ne s’est point icy déterminé, y aiant
diverses raisons au contraire, luy en fassent sçavoir leurs sentimens. Il y a
grande apparence que nous ne gaigner[i]ons rien à monstrer foiblesse, et
que nous n’empescherions pas mieux par nos plaintes que ces gens-là ne
concluent leur traitté, ou au contraire parlant haut, si nous ne les rete-
nions , on feroit paroistre au moins une fermeté qui ne donneroit pas
seulement à songer à Messieurs les Estatz, mais aux ennemis mesmes.
Il est vray qu’il faudroit que la déclaration en fust faite à La Haye, car de
se contenter de le dire aux députés qui sont à l’assemblée, comme ilz ne
désirent rien tant que de conclure, quoyque nous soions mal satisfaitz
d’eux, il ne faut pas douter qu’ils n’achevassent tout au mesme instant, et
qu’ilz ne fissent passer encores près de leurs supérieurs ce que nous leur
aurions dit pour un consentement formel que nous aurions donné à leur
action.
Nachrichten über den Verlauf der Unruhen in Neapel: militärisches Vor-
gehen Don Juans; Gennaro Annese
Gennaro Annese (1604–1648 hingerichtet); nach dem Tod Masaniellos wurde er eines der
Häupter des Aufstandes in Neapel (s. [ nr. 72 Anm. 5 ] ) und oberster militärischer Befehls-
haber der Aufständischen; er war maßgeblich beteiligt an der Ausrufung Neapels zur Re-
publik im Oktober 1647 und an dem Versuch, Neapel frz. Protektion zu unterstellen; im
Juni 1648, nach der Niederschlagung des Aufstandes durch Don Juan de Austria, wurde er
inhaftiert und hingerichtet ( ABI I 55, 114; II 19, 234ff; S 3, 304; De Caro ).
schen Flotte und sichert zu, daß das Volk von Neapel unter französischer
Protektion leben wolle; Beilage 1; Flottenvorbereitungen; eine Versöh-
nung der Spanier mit den Neapolitanern ist sehr schwierig und eine spa-
nische Niederlage gut möglich; angesichts der Unbeständigkeit der Nea-
politaner muß die weitere Entwicklung abgewartet werden.
Mais cependant on n’oubliera rien pour faire de plus en plus apréhender
aux ennemis la perte de ce roiaume-là non pas par aucune envie ou ambi-
tion que Leurs Majestés aient de s’agrandir et de faire de nouvelles con-
questes , mais affin que cette crainte serve d’un lénitif à la dureté que nos
parties font paroistre pour le repos de la chrestienté, et les oblige d’y don-
ner les mains sans plus de délay.
Les Médiateurs, aiant la passion qu’ils ont de venir à bout de ce grand
œuvre et reconnoissant le peu de disposition que nos ennemis y ont,
devroient nous suggérer eux-mesmes de semblables pensées et nous ani-
mer de nous servir de ces expédiens comme les plus propres pour mettre
les autres à la raison, mais il se pourra faire que comme ils appelèrent
dernièrement une nouvelle entreprise capable de retarder la paix l’attaque
de l’Estat de Milan par un endroit où nos armes n’avoient pas paru jus-
ques à présent, ilz en di〈se〉nt encores de mesme lorsqu’ils sçauront que
nostre armée a pris sa route vers Naples sans leur congé, mais il ne faut
pas se mettre beaucoup en peine des plaintes que la passion cause et non
pas la raison, et ne laisser cependant en arrière aucun des moiens qui nous
peuvent faire espérer plus tost la conclusion de la paix, et Dieu qui con-
noist avec quelle sincérité Leurs Majestés la désirent bénira sans doute
leurs intentions, et peut-estre que si les mouvemens de Naples ont la
suitte que toutes les apparences font juger, la providence de Dieu n’aura
permis que les Espagnolz conceussent des espérances de voir changer la
face de leurs affaires qu’affin que cella leur endurcist le cœur à la paix et
qu’ilz en fussent punis par des pertes plus considérables que celles qu’ils
ont faites jusques icy. On ne pénètre pas dans de si hauts secretz, mais on
a remarqué fort souvent depuis le commancement de la guerre que toutes
les fois qu’ilz pouvoient se tirer d’affaires par la paix et qu’ilz sembloient
se vouloir mettre dans ce train-là, il leur a paru quelque raion de bonne
fortune qui les en a destournés pour les plonger aussytost en de plus grans
embarras et malheurs.